Relief

Matinée grise, ma gorge me rappelle que mon voisin est un crotté et je manque.

Cohen, Radiohead et cie m'accompagnent dans ce voyage qui n'en est pas un, un décor, un rideau devant lequel je fait du vélo stationnaire.

Too much, too bright, too powerful.

Pause

C'est l'entracte. Le moment où tout le monde se lève pour aller péter de la broue, dire ô combien ils apprécient le spectacle, les acteurs, la mise en scène, la narration, les ...

Bullshit.

Ils n'apprécient rien, ils apprécient le fait qu'ils soient où ils sont et que les autres le sachent.

Dans leurs têtes, ils sont occupés à se demander ce qu'ils vont manger pour souper et à se rappeler la courbe du cul de la caissière de tantôt.

T'aime faire semblant de connaître alors que tu n'as envie de connaître qu'une chose?
Son visage qui enveloppe ton sexe.

Tes intensions sont grandes, mais tu les projette mal. En tout cas, tu n'es pas à la hauteur de tes songes.

L'entracte est finie et cette partie de ma vie aussi.

 Au revoir, à bientôt.

Non ambigu

Et dans le fond, je sais que ce serait une mauvaise idée. Que même si t'as passé par dessus, moi je déboulerais les escaliers pour faire peut-être encore une fois, quelque chose que je ne regretterais pas tant que ça. Même si je me persuade que ça ne se pourrait pas, je suis persuadée que la tension est encore là.

De mon côté, elle est encore là. Ça doit faire de moi quelqu'un d'horrible, juste d'y penser.

Je devrais rebrousser chemin avant de me mettre au défi, j'ai peur de flancher...

My baby shot me down.

Quand on est envahie par les frissons,
que la babine inférieure se pète une crise de convulsion,
On a l'impression qu'on a une grosse boule de mie de pain qui nous étire la gorge sans avancer,
et le sentiment qu'on a pas mangé depuis des mois.

Ça tiraille, l'inconfort de la tristesse, de la colère, du négatif général.

En bon occidentaux, on scelle nos deux lèvres, on ravale pour ne pas que la langue se fâche, pour ne pas qu'elle articule ce qui serait impardonnable.

On regarde de marbre. On a la pose, le ton, les yeux d'une ère glaciaire.

Qu'est-ce qui se passerait si j'explosais?



BIG BANG!

Je roule à 400 km/h

Oui, je suis exigeante.
Oui, j'ai mon caractère.
Oui, j'ai mes ambitions.

Et si tu ne réponds pas à mes attentes, si tu me peines ou m'atteint et m'empêche d'avancer, si tu rejette des facettes de moi.

Je te jetterai, c'est promis.

Je suis un peu triste en ce moment.

C'est que je viens de découvrir quelque chose.

Quand on est droguée à l'amour, tout va bien jusqu'à ce qu'on en manque.

Et je dois le dire, j'en suis rendue tellement dépendante, que j'ai besoin de bien peu de temps pour être en manque.

Comme n'importe quelle autre drogue, quand on en introduit dans notre système, notre dose normale à nous baisse.

J'ai l'impression de ne plus être assez toute seule.

Quand je suis seulement moi, je suis maintenant moins que moi. Moins qu'un humain entier.

Je t'ai laissé une partie de moi et elle s'ennuie quand t'es parti. Elle tend à revenir avec moi et de te ramener toi en même temps.

Comme une belle liaison covalente, la plus forte. Reste à espérer qu'elle n'est pas polaire.

Je t'aime un petit peu trop à la folie des fois.

Intégralement.

Attablée sur un cercle,
Je dévore les décimales,
M'empiffre de l'infini
Je lèche les radians sur le bouts de mes ongles un peu encrassés par la courbe.

Je suis repue, gonflée, arrondie et épuisée.

On ne dit jamais bonne nuit à son pire ennemi.